—
box 36/7
1. PanphietOTfDrints
LA NOUVELLE REVUI
352
les pensées el lous les acles témoignent de senliments religienx.
Or il n’y a rien de tel chez M. Schnitzler. L’idée de la mort
le hante, mais c’est pour elle-meme qu'il la crainl; c’est pour
ce dont elle nons prive queil la redoute, ei non point, ccmme
les esprits religienx, pour la sanclion dont elle sera sürfie.
Nulle aspiration vers T’au-dela, nulle trace d’une croyance
quelconque à T’immortalité chez M. Schnitzler. Le mot le plus
prolond que lui ait arraché la mort se rencontre dans la nouvelle
intitulée leurs. Le point de vue uniquement lerrestre et maté¬
rialiste de Tauleur viennois g est bien manifeste: une jenne
femnme a coutume T’envoyer chaque mois à son amant une gerbe
de Neurs. Oreelle jenne lemme vient à mourir subilement. Son
amant n’en reçoit pas moins le mois suivant Tenvol accoutumé,
Sommande une lois pour loules à la leuriste. Le destinataire du
Tugubre colis en prend possession avec un Trisson. Elils laisse
#aller à une de ces meditations plaintives sur l’amour et la mort
ou Ton aime à suivre M. Schnitzler: & Hélas, déclare-f-il, nous ne
comprenons pas la mort, nous ne la comprenons jamais. Erlouf
etre, en verite, est mort alors senlement que toussceng-ld aussi ont
disgira qut Pandient connn v. Cette pensée sublile est peut-étre
relativement consolante, mais elle n’est pas d’un mystique, elle
n’est mèmne pas d’un esprit religienx.
M. Schnitzler déclare, an demeurant: & Nous ne comprenons
pas la mort o. Et volla encore un propos exelusif de tout mysti¬
cisme. Toutes les religions, qu'elles quelles soient, prétendent
nous lournir sur la mort des lumieres délinitives. La mort,
pour elles, n’est que le seuil d’un au-delà qu'elles déclarent
connaitre et réveler. M. Schnitzler ne prétend point à tant de
science. C’est un fait, du reste, qui m’a toujours frappé, celte
incuriosité de Fau-delà, si manileste chez tant d’eindiants en
médecine el de jennes médecins. IIsemble que le corps humain
leur propose de si passionnantes enigmes qutils en negligent
Tenigme suprème: celle de Täme. Ahl certes, gl’inlini ne lour¬
mente pas 0 M. Schnitzler. Il'se contente de pleurer sur la mort,
sans chercher à la comprendre.
Indillérent en maliere de religion, M. Schnitzler n’est pas
moins sceptique en morale. Ses edonces filles ) sont’ capables
de toutes les lidelites, de lons les dévouements, presque de tous
les sacrilices, mais c’est Tamour, Tamour seul qui inspire leur
conduite. Une sensualité ardente et une foi exallée penvent aller
de pair, lI en résulte alors, dans Tame ainsi parlagée, des trou¬
bles prolonds, des allernatives cruelles d’enthousiasme ei de
box 36/7
1. PanphietOTfDrints
LA NOUVELLE REVUI
352
les pensées el lous les acles témoignent de senliments religienx.
Or il n’y a rien de tel chez M. Schnitzler. L’idée de la mort
le hante, mais c’est pour elle-meme qu'il la crainl; c’est pour
ce dont elle nons prive queil la redoute, ei non point, ccmme
les esprits religienx, pour la sanclion dont elle sera sürfie.
Nulle aspiration vers T’au-dela, nulle trace d’une croyance
quelconque à T’immortalité chez M. Schnitzler. Le mot le plus
prolond que lui ait arraché la mort se rencontre dans la nouvelle
intitulée leurs. Le point de vue uniquement lerrestre et maté¬
rialiste de Tauleur viennois g est bien manifeste: une jenne
femnme a coutume T’envoyer chaque mois à son amant une gerbe
de Neurs. Oreelle jenne lemme vient à mourir subilement. Son
amant n’en reçoit pas moins le mois suivant Tenvol accoutumé,
Sommande une lois pour loules à la leuriste. Le destinataire du
Tugubre colis en prend possession avec un Trisson. Elils laisse
#aller à une de ces meditations plaintives sur l’amour et la mort
ou Ton aime à suivre M. Schnitzler: & Hélas, déclare-f-il, nous ne
comprenons pas la mort, nous ne la comprenons jamais. Erlouf
etre, en verite, est mort alors senlement que toussceng-ld aussi ont
disgira qut Pandient connn v. Cette pensée sublile est peut-étre
relativement consolante, mais elle n’est pas d’un mystique, elle
n’est mèmne pas d’un esprit religienx.
M. Schnitzler déclare, an demeurant: & Nous ne comprenons
pas la mort o. Et volla encore un propos exelusif de tout mysti¬
cisme. Toutes les religions, qu'elles quelles soient, prétendent
nous lournir sur la mort des lumieres délinitives. La mort,
pour elles, n’est que le seuil d’un au-delà qu'elles déclarent
connaitre et réveler. M. Schnitzler ne prétend point à tant de
science. C’est un fait, du reste, qui m’a toujours frappé, celte
incuriosité de Fau-delà, si manileste chez tant d’eindiants en
médecine el de jennes médecins. IIsemble que le corps humain
leur propose de si passionnantes enigmes qutils en negligent
Tenigme suprème: celle de Täme. Ahl certes, gl’inlini ne lour¬
mente pas 0 M. Schnitzler. Il'se contente de pleurer sur la mort,
sans chercher à la comprendre.
Indillérent en maliere de religion, M. Schnitzler n’est pas
moins sceptique en morale. Ses edonces filles ) sont’ capables
de toutes les lidelites, de lons les dévouements, presque de tous
les sacrilices, mais c’est Tamour, Tamour seul qui inspire leur
conduite. Une sensualité ardente et une foi exallée penvent aller
de pair, lI en résulte alors, dans Tame ainsi parlagée, des trou¬
bles prolonds, des allernatives cruelles d’enthousiasme ei de