VI, Allgemeine Besprechungen 2, Ausschnitte 1903–1906, Seite 72

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JOURNAL DES DEBATS DL
Stureeegeeern
gräce, la tendresse, „xpriment le plus heureu¬
soment (1).
M. Anatole France a écrit un jour, au sujet
de Pierre Loti: c ll connait les diverses flgures
que T’univers nous montre et il sait que ces
figures, en apparence innombrables, se rédui¬
sent réellement à deux, la figure de l’amour
etcelle de la mort. 8 Tout comme M. Pierre
Loti, M. Arthur Schnitzler ostime que co sont lä
les deux moments essentiels dans toute des¬
tinéo humaine. Dans un siècle ou le littérateur
le plus frivole se pique d’avoir des idées en ma¬
tière de philosophie, de religion, de politique,
M. Schnitzler ignore toutes ces coniingences
svec une reposante sérénité. Est-il matéria¬
liste ou spirilualiste? individualiste ou socia¬
liste? révolutionnaire ou conservateur? Je vous
désio de trouver dans ses Gerits le moindre ren¬
seignement à cet Cgard. Un tel manque de pro¬
fondeur est vraiment une chose profonde.
Rien n’intéresse en vérité M. Arthur Schnitzler
que le domaine de l’amcur et le domaino de la
mort. En outre, comme il a l’esprit bien fait,
Tamour T’attire naturelloment plus que la mort.
Comme il parle bien d’amour, M. Arthur Schnitz¬
ler! Et surtout, comme il parle bien de l’amour
à Vienne! Les gens superficiels prétendent que
T’on aime partout de la méme façon. Quelle er¬
rour! On n’aime pas à Paris commo à Rome, on
H’aime pas à Vienne comme à Londres. Aqui dé¬
sire se renseigner sur la façon dont on fait l’a¬
mour à Vienne, il faut conseiller la lecture de
M. Arthur Schnitzler. Passion, fidélité, résigna¬
tion à l’inévitable, voild les traits de caractère
essentiels des grandes et petites dames aiman¬
tes dessinées par lo romancier viennois d’un
crayon si léger et si doux. Trahie par Emile
Lindbach, T’illustro musicien, Madame Bertha
Gertan (voir le roman qui porte co titre) rentre
dans son petit trou de province pour n’en plus
sortir: & Etsielle vent étre loyale vis-à-vis d’elle¬
mème, elle doit convenir encore de ceci:
de toute sa vie, ces heures d’amour sans
lendemain restent co qu’elle a éprouvé de
Imeilleur. : Plus touchante encore, la ten¬
dresse, la fidelité, T’esprit de sacrifice chez
Théroine du récit intitulé Mourir, parfaite¬
ment traduit nagudre en français par M. Gas¬
pard Vallette. Marie est la maitresse, la e pe¬
Itite amie v, comme dit pudiquement M. Brieux,
d’un pauvre phtisique condamné à une mort
süre et prochaine. Au chevot de son pauvre
malade, Marie ne songe point à la g situation "
qu'elle va perdre, l’idée no lui vient pas d’en¬
treprendre une savante captation dhéritage.
Elle est pelite scur des pauvres pour de bon.
Elle est désespérée, mais seulement parce
qu'elle adore Félix et parce qu’ello redoute fol¬
lement de le perdre. Jusqu'à son dernier souffle
elle lui restera üidele. Jo m’attendais à chaque
page en lisant le joli roman de M. Schnitzler a
voir le drame se compliquer d’une intrigue
quasi-adultère. Achaquo personnage mäle en¬
trant dans le récit, je songeais: & Le voilà, le
voilà bien, Thomme qui va enlever Marie!, Je
ine trompais ot jo n’hésite pas à reconnaitre
die le roman de M. Schnitzler, exempt, comme