VI, Allgemeine Besprechungen 2, Ausschnitte 1914–1920, Seite 14


des Piu Des gens eimetihes par leur Pauren
parmi les plus Connus: J. Wasermann, Mme
Les Tisserands sont son chef-d’ouvre. Le per¬
Ricarda Hisch, H. Hesse, F. Huch, Johannd¬
sonnage principal n’est plus une individualiß6,
Schlaf.
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mais la foule. La theorie naturaliste a cru
9 Pour compléter l’apergu du romon i ne
2. Cuttings
pouvoir se passer du béros. En depit de tou¬
faut pas cublier les #omnclern qui, encore
tes ses beautés voilà un point faible de la
virants, out jadis exprüt#é ##se mastrise le#
iech.
semtiments ### les idees l’und époque pan## en
„ Cest Michdel Kramer que je preière de
qui, niagant pas évolué, n’ont cependant pas
utes les cuvres de Hauptmänh de la seconde
compromis leur gloire. Paul Heyse, le ro¬
gériode, ou, avec sa technique naturaliste, i1
mancier et poète de la bourgeoisie entre 1850
approche la poesie héroique. Gest la chanson
et 1875; Wilhem Raabe, qui a érit le roman
élégiaque mais sincère d’une résignation pro¬
comique de la médiommsté de la mème époque;
fondément vécue, le drame émouvant de l’im¬
Marie von Ehner-Eschenbach, la grande ro¬
puissance d’un artiste. Mais on se ressent
mancière autrichienne.
aussi d’une certaine impuissance dans l’exé¬
n Al’écart de la grande nctoriété vivent les
cution de cette cutre purement, noblement
quelques poètes lyriques distingués dont FAl¬
coneue, et je me u mande si l’impuissance
lemagne cependant pourrait étre fière.
dont Hauptmann se confesse invariablement
n Detlev von Lilieneron, puissant, d’une fan¬
dans ses différents drames et l’impussance de
taisie exubérante, plein d’humour et de verve,
la formule naturaliste ne sont pas identiques?
ale mérite d’avoir dégagé la poésie lyrique de
„ En résumant l’ouvre de Hauptmann, il ne
la zentimentalité un peu fade et du style fac.
faut pas oublier ses deux excellentes comédies,
tice des Geibel, Scheffel, Hamerling, eux-mé¬
mes épigones de nos grands poètes, Heine,
Der Biderpelz (la Peau du castor) et le Col¬
Eichendorff, Lenau, Laliencron a écrit un
lege Crampton.
grand poème épique, Poggfred, fantaisiste,
n Hugo von Hofmannsthal, Autrichien, est
le plus remarquable dramaturge du mouvement
humoristique, des ballades, des chants, des
paysages, vraiment vus et vécus et rendgs avec
idéaliste. Hérolque et subtil, nerveux et raffi¬
um réalisme fort et original.
né, il fait les plus beaux vers dramatiques,
Le grand poème épäque de Richard Dehmel,
sinon les plus beaux drames. Passionné pour
Deur Hommes, est plus travaillé, psychologi¬
la beauté de la passion, il en rend mienx le
quement plus profond, les émotions sont plus
geste que la flamme. Profondément esthête,
nerveuses, plus raffinées, il est plus moderne,
il fait de la poésie plutôt un refuge qu'un
püus troublant, mais sans la spontanéité créa¬
miroir de la vie. Son cuvre est comme une
trice de Lilieneron: il est moins sür dans ##n
collectiom d’actes, d’états d’äme, de paroles
style, on s’aperçoit de l’effort. Dans ses pos¬
rares et précieuses. Un de ses amis a formulé
mes, Dehmel est tumultueux, spéculatif, sen¬
cette esthétique: c Aimant plus un specta¬
suel, quoique souvent, par la volonté plutôt
n cle qu'une destinée.n Il fait renaitre l’anti¬
que par tempérament, il est typique pour po¬
quité, le dix-huitième sièrte, il emprunte son
tre époque en parturition.
sujet à la fantaisie orientale. Ses chefs-d’ou¬
Stephan George, héroique, à la recherche
vre sont.la Mort du Titien, Electra, (Edipe.
du sublime, littéraire, sür de son style, me¬
O’est comme s’il devait pour vivre, tärer le
surant l'amplitude de ses sujets, mal##isant
sang aux anciennes ceuvres et légendes. II en
44#
i uorer,
toujours la forme, est son grand antagoniste.
absorbe la force et da naiveté et les recrée plus
*
SuR
II a éorit des vers admirables d’euphonie et#
homogenes, mais moins sauvages. II exprime
de style. Lui, presque lui seul en Allemagne,
par elles ses idées modernes, il les pare de ses
possede cette mesure et harmonie dans la for¬
LA LITTERATURE EUROPEENNE
images, les fait plus riches, mais plus päles.
me que nous envions aux peuples romains; Ste¬
Hofmannsthal est arrivé tres jeune à la
phan George est l’artiste le plus pur de l’Alle-
Le SStecle, auquel nous avons emprunté
gloire, il n’a que trente-deux ans à présent,
wagne actuelle. Ai-je besoin de dire qu’il n’ar
mais, des lors, il e le mérite d’avoir reconquis
T’autre jour le remarquable article sur Cé¬
autour de lui qu'un cercie restreint d’amis
la poésie à la beauté et à la forme élevée.
sarr Lombroso que connaissent nos lec¬
et d’admirateurs?
Son compatriote Arthur Schnitzler est moins
teurs, publie une intéressante enquête sur
II publie peu; il n’est pas sans interét
compliqus, man a. debuts
la litterature européenne. Nous en déta¬
pour le public français de savoir qu’il u fort
avec une pièce Liebelei (l’Amourette, ou, avec
chons ce chapitre, qui traite spécialement
bien traduit les Fleurs du Ial, de Baudelaire)
un charme particulier à luj seul, avec une lé¬
de la littérature allemande:
des poèmes de Mallarmé et des symbolistes
gereté de main viennoise, il e mis en action
Le courant des traductions (romans de thé.
français. II relève en quelques points du mou¬
le roman sentimental d’une petite femme
ätre) nous donne une idée assez ineracte de la
vement symboliste français, II est peu popu¬
amoureuse et délaissée. Les pièces qui qui¬
littérature allemande. On ne nous traduit pas
laire, mais il conquiert une grande importance
vent sont une série de problèmes érotiques de
le plus généralement ce qui est d’essence et
historique — le génie de l’époque ne lui est
plus en plus subtils. Ayant été d’abord méde¬
d’esprit allemand, main au contmaire ce qui en
pas favorable — en tout cas, il en aura été
ein, il explore, après le corps, l'äme humaine,
Allemaggne est dawantage influencé de l’es¬
Je plus noble élèment de fermentation.
Schnitzler est un révolutionnaire secret
prit framçais. Exception faite pour Haupt¬
„ Le lyrisme allemand, plus en contact avec
en esthétique, un destructeur de préjugés mo¬
mann que les apports de 1 Guvre et ceux
les lettrés qu'avec le peuple, a produit encore
raux et intellectuels; il prévoit de nouvelles
d’ Amntoime ont implants chez nous à la suite
des talents remarquables.
formes de la vie et de l’art, un innovateur, le
du mouvement ibscnien, nous connaissons 4#
Parmi les plus personnels: R.-M. Rilke,
saint Jean-Baptiste de la dramaturgie future.
peine le nom des éerivains préférés de l’élite
subtil et mystique; G. Falke, grocieux et ai¬
Rappelons-nous une de ses dernières pièces,
allemande, ou d’ailleur on ne nous rend pas
mable; Max Dauthendey, le naif et délicatt
Der Ruf des Lebens (Le Cri de la Vie), ou, se
la réciproque et ou les belles cuvres françaises,
chanteur de P’amour ;A. Mombert, exprimant#
moquant de la vieille appréciation du héros
méme celles qui passent ici pour réservées a
des sentiments cosmiques; Hofmannsthal, déja
qui devait saorifier sa vie pour étre digne de
un public de delicats, sont appréciées et sou¬
mommé parmi les dramaturges.
ce nom, il évoque une nouvelle forme d’hé¬
vent taduites. Nous avons demandé à un jeu.
„ ALsnar Duaxrus.
roisme, qui fait tous ses efforts pour sauvegar¬
me poète allemand, M. Albert Dreyrus, que ses
der sa vie par amour pour elle.
Sons doute, cette dlaire vue d’ensemble né¬
études eritiques ont fait connaitre déjà à Pa.
n Dans la série de scènes Der Reigen (La
ris, aussi bien que des traductions de ses poe¬
glige quelques brillantes individualités com¬
Ronde), qui fut longtemps interdite par la
mes, une note sur Feint actuel de la littéra¬
me 0.J. Bierbaum.
censure, Schnitzler traite avec ironie la pré¬
ture allemande. 11 nous l’a donnée pleinement
Un point saillant, c’est que, comme d’augl
somption et la sournoiserie de notre société. 11
tres réponses qui nous viennent de pays diffé-sc
circonstanciée:
montre comme l’amour lie ume classe à l’autre
„ En Allemagne, la situation économique est
rents, elle conclut à une sorte de renouveaus
—la ronde de l’amour, qui, il est vrai, met en
tres favorable, mais l'art, spécialement la lit##
du roman Fégionaliste et corrobore l’opinion.
colère l’autorité publique, mais qui charme
térature, ne sont nullement en état florissant.
de Georges Brandès sur le mouvement scandi¬
le poète et fait réfléchir le philosophe.
D’ou vient ce contauste?
nave en l’élargissant à la plus importante pro¬
Je ne saurais classer Frank Wedekind.
„ Les victoires do 1870 ont donné à l'Alle¬
vince de la littérature allemande, à celle ou
Est-il naturaliste, idéaliste? C’est une persom¬
magne une unité militaire et politique, mais
fréquente le plus grand nombre de lecteurs,
nalité à part, la plus curieuse et problémati¬
intellectuellement superficielle, elles eurent
au roman. Mème au théätre, Hauptmann sent
que parmi les écrivains allemands (car il n’est
commne conséquence une Augmentation progres¬
ce particularisme intellectuel.
pas seulement damaturge). Si j’svoque le
sive des richesses particulières et, plus lea¬
II se dégage de la lettre de M. Albert Drey-
nom de E. T. A. Hoffmann, l’auteur des Con¬
teinent, des richesses publiques, mais non pas
fus et d’une vision totale de l'Allemagne in¬“
tes fantastiques, je donnerai une certaine idée
une condensation des forces civilisatrices. La
tellectuelle, une vision de force. Mieux in¬
de Wedekind. II peuple ses pieces, ses ro¬
grande vigueur de l'Allemand n’existe qu'en
##erence st ohrsiquement, mais daus toutes I mans#se ballades irriques d’êtres imaginaires, struits, nous mettrions tres haut cet ensembl
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