VI, Allgemeine Besprechungen 2, Ausschnitte 1914–1920, Seite 15

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2. Cuttings
LindepeL

e question de senstbilite et d’apphcation uu mais parfaitement vivants,d une espece de ma #de productions, Faut-il eroire anmoins que
ellectuelle il n’est qu'en état d’orientation.
rionnettes presque irresponsables de leurs les directions futures viendront de la? M. Ri¬
Jui, il pourrait marcher,d’un pas solide, mais
actes, mais cependant souffrant et jouissant,
laus quelle direction marche-t-Il? II la täton¬
chard Dehmel nous écrivait récemment que la
comme s’ils T’étaient. Pathétique et ironique
1e Certes, avant 1870, la conscionce esthétique
florescence de la poésie germanique était ma¬
dans un mélange ébrange, Wedekind met sur
stait plus grande qu’aprés; mème actuello¬
gnifique. Sans doute, tres souvent les idées
la scène l'homme hyperidéaliste ou foncière¬
nent, le désarroi quant au goüt et au style et
sont venues d’Allemagne, et la décentralisa¬
ment corrompu (ce qui a le méme attrait pour
en eroissance. Mais I' Allemagne est un peuple
ton a pour effet de produire dans les divers
lui), en antithése aveo l'homme normal, quf a
jeune; il doit passer par les maladies des en¬
centres intellectuels d’Allemagne des indivi¬
une conscience mais peu de nerfs. Wedekind
lants; si le présent ne satusfait pas, on peut
dualités d’exception, des originaux qui, pour
étudie les effets des instincts effrénés, pareil
tout espérer de l’avenir quand les force, dis¬
mettre plus de temps à se faire connaftre, ne
à Hoffmann avec des manifestations aussi gro¬
pamttes auront trouvé une résultante.
sortent pas de leur obscurité avec meins de
tesques que tragiques. Ainsi est la vie cpour
„ L’état social actuel n’est pas fait davan¬
rayonnemenb. Sans préjuger, ni prophétiser,
9 Jui „.
tage pour engendrer de grandes cuvres d’art
on peut constater que l’Allemagne littéraire
n Ses pièces principales!: Le Réveil du Prin¬
défimitives. La seission en castes veillant à leur
cousidere son mouvement littéraire actuel
remps, d’est la tragi-comédlie de la puberté;
préjugés avec jalousie ne s’attanue que lente.
comme tres briliant, mais non définitif, que les
Erdgeist (Le Gnome), le drame grotesque
ment. Les idées socialistes y font la besogme
artistes qu’elle admire maintenant elle les
d’une feumne capricieuse, véhémente, dévorant
du levain. Or, les opinions morales et sociales
consacre et les admire surtont en tant que
len hommes et dévorée par sa vie, Hidalla ou
des particuliers sont indécises, imcertaines.
précinseurs d’un mouvement qui sera admira¬
Avoir et Etre, la taagi-comédie du réveur phi¬
En conséquence, il y a plus de mots d’ordres
bie et qui éclatera, quand! demain, sans doute.
lanthrope.
soit officiels, soit oppositionnels, que des idées,
Mais n’est-ce pas le point de vue de pres¬
Au courant de ces années le cabaretisme
méme butées, d’umne classe prépondérante. Et
que toutes les élites vis-à-vis de la littérature
montmartrois fut imité un peu partout en
sürement, s’il y avait une telle classe, pour
de leurs temps, en attendant que la mord
Allemagne, Wedekind jouant et chantant Jui¬
le moment elle serait réactionwaire.
grundisse les poètes et les diumsturges et leuy
méme ses ballades (Romanzen) douloureuses,
drese les statues defimtives?
„ Donc, l’ouvre d’art prend nanssance dans
vibrantes, nerveuses, ironiques était celui qui
des conditions peu favorables.
Gusrave KAHN„
faisait l’impression la plus fortement artisti¬
L’artiste, le poète vit solitaire, isolé, souf¬

que sur son anditoire.
frant de la confusion esthétique. Aucune tra¬
Je passe le grand nombre de talents moins
dation ne le seconde. II doit créer son style par
originaux et les pièces à succès portant sur
ses propres moyens, ne trouvant d’appui auf¬
les foules et souvent jouécs et applaudies aussi
fisant ni chez les autours qud l’ont préoédé, ni
à Paris; elles ne manquent pas comme duvre
dans les données de son milieu, II a ses pantä¬
Tart.
sams et ses ennemis, mais rarement un public.
„ Le roman allemand quoique plus vané que
Eloigné des questions sochales, il n’a qu'uno
la dramaturgie n'a pas le mäme intérêt qu’el¬
conscience sociale incertaine. II est persécuté
le. A proprement dire, il n’y a pas de roman
ou iguoré per les milieux officiels (s’il est ori¬
allemand contemponain. Ce qu’il ya de mienx
ginal), qui n'admettent qu'une médiocrité in¬
ce sont les romans régionaux, vigoureux, sen.
nocente.
tant la terre, toujouis réalistes, mais à cause
„ Si le poête est le miroir et le juge d’une
de leurs sujets et de leurs poimts du vue limites
civilisation, nécessairement les cuvres d’art de
Jaremenb d’un intérêt universel. Voilà la
I'Allemagne actuelle sont incomplétes, des lo¬
meilleure preuve que l’unité politique n’a jes
cumen's d’une époque tnansitoire plus ourieux
encore produit l’unité intellectuelle. La men.
que précieux.
talité de l'Allemand du Sud et de.l’ Autrichien
„II y a deux grands mouvements dams la
est parfois plus éloignée de celle de l’Allemand
littérature moderne allemande: le mouvement
du Nond que de celle du Françass.
naturaliste, le plus ancien, qui, il y a quinze
„ En comséquence, il y a le roman bavarois
ans, a sveillé la poésie de son sommeil de la
(Ludwig Thoma), le roman souabe (Emile
Belle au bois dormant, qui l’a sauvée de la ba¬
Strauss), le romam styrien (Rosegger), le ro¬
nahté et des conventions des épigones de l'é¬
man silésien (H. Stehr), celui-di marchant
paque classique de ces éerivains-reflets, comme
naturellement sur les traces,de Hauptmann;
ie romancier Freytag ou le drumaturge Heuri
de roman de la Eiffel (Clara Viebig), le vo¬
Laube. Mais cette formule menait dans un
man bas-allemand (G. Frenssen). Jorn Chl,
cul-de sac. Elle habituait P’eil à voir des détails
le famenx roman de Gustave Frenssen, est un
mosalqués, mais le gnand souffie, le vaste ho¬
beau spécimen du roman régional. On trouve
rizon, la grande synthese lui manquèrent.
W
une force et une vérité étonmantes dans ses
„ Le mouvement idéaliste commençant pen
descriptions de paysages et de faits, miais
de temps après faisait la contrebalance, mais
Frenssen, de profession théologien, charge ###
certes sa carrrière sera plüs longue; sachant
canuctères de ses paysams iveo des exposés
svoluer, il a évolué il évolucra encore. II est
lourds et trainants d’idéolog's „et ily méle des
ou romantique ou mvstäque ou peychologique.
tendances pédagogiques. L’Allemand aime cet¬
L’artiste de lavenir sera celui qui réunira ces
te-sorte de livres; ce roman était um de tes
trois tendances dvec une connaissance et von¬
plus grands succes au courumt de ces années.
schences des problèmes sociaux. Parmi les ar¬
„ Ni la théorie ni le style de son roman ne
tistes idéalistes, ainsi que naturalistes, combien
sont originaux. L’écrivain suise, Soufried
de vies se somt consommées sans atteindre la
Keller, avec Fontane, le dernier grand ro¬
terre promise. Souvent à ce point de vue les
mancier en lamgue ailemande, et Storm, le
efforts sont plus intéresants que les résuhats.
tendre poête des beautés de l’Allemagne du
Combien ont fait de leur vie une ouvre d’art
Nord, sont ses parrains littéraires, II y en a
sans pouvoir la formuler!
beaucoup qui lui préfèrent Thomas Mann,
„ Voilà d’ailleurs le trait de caractère essen¬
Tauteur des Buddenbrock, de méme un roman
tüel de l’Allemand de tous les temps. Il exubere
de l'Allemagne du Nord. Mann posede un
de fantaisie, d’idée, de sentiments, mais son
SUie