VI, Allgemeine Besprechungen 2, Ausschnitte 1928–1931, Seite 58

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2. Cuttings
mable voir tenir. A la veille de rendre T’äme, derniers moments à faire vivre un person- fmort de jour ou sa folie deviendra mani¬
nage aussi inquiétant que Robert, le hérosfeste. Otto et un de ses collégues conseil¬
Félix s’extasie encore sur ia joie de vivre
Fsüsse
de Fuite dans les ténèbres. On y décou-lent à Robert un séjour à la montagne. II
fondé-et d’aimer et Marie croit devoir faire écho
s’est surmené, T'air des hauteurs achévera
vre l’indice d’une fin d’existence particu¬
à ses enthousiasmes mélés de plaintes;
orreur
de le guérir. Otto, fixé dans un hôtel du
licrement assombrie ct hantée de tristes
& Non, lui réplique Félix, tu ne sais pas ce
enetre
Semmering, fait connaissance d’une jeune:
pensers.
que c’est beau, itu ne peux pas ic savoir
il faut
personne & qui ferait une épouse par¬
puisque tu n'as pas à t’en séparer. 9 Et
Ce récit a toute la rigueur d’une obser¬
faite 2, Paula Rolf. II la courtise et ses
Marie ne trouve plus le courage de jurer
Ehnitz-
vation clinique. 11 est bien d'un romancier
attentions sont bien reques. Tout à coup,
au moribond: & Si fait, je partiral avec
epro¬
qui avait débuté comme médecin. Robert
Paula disparait. Le portier a beau lui dire:
tol. » li n'est presque pas de récit ou de
eme si
a vécu, insouciant et gui, jusqu'au moment
& Allie Rolf et sa mère ont été rapneléen:
drame sorti de la plume de Schnitzler ou
e per¬
ou M. Scimitzler nous introduit dans son
Vienne pour affaire urgente # Robert
cette peur de la mort #e se révele. Peur
eint la
intimité, c’est-à-dire jusqu'au moment ou,
nadmet pas une explication si simple.
d’autant plus irremédiable qu'elle n’est
ctions
foidé sur divers indices qu'il énumère
Paula et sa mère T’ont quitté précipitam¬
tempérée chez cet auteur d’aucune
hr des
avec complaisance, le héros de son récit se
mnent parce que des tiers, mal intentionnés,
croyance à Timmortalité de l'äme. La
il dé¬
croit menacé de folie. Robert est & chef de
ont mis ces dames en garde contre lui. II a
mort, pour Schmitzler, c’est le néant. Ce
Aprés
section s au ministère des affaires étran¬
des ennemis, acharnés à le desservir. Cest
point de vue uniquement terrestre et maté¬
sonna-¬
gères. II a mené une vie de loisir et de
encore un de leurs méchants tours. De
rialiste apparait le plus dlairement dans le
ntence
plaisir, il a cu des liaisons de toute sorte,
retour à Vienne, il wevoit Paula. Elle lui
touchant récit intitulé Fleurs. Une jeune
sccu¬
1l a meme été marié. Le voila qui s’imagine
sourit, elle l'aime, elle consent à devenir sa
femme à coutume d’envoyer chaque mois
sédées
soudain, sans rime ni raison, qu'il & pour¬
femme. Voilà Robert rassuré. II va recom¬
à son amant une gerbe de fleurs. Cette
in né¬
rait bien avoir tud 2 sa dernière maitresse,
mencer la vie, il est heureux, il se sent
femnne étant venue à mourir subitement,
de, au
Alberta, et mäme sa femme, Brigitte.
guéri. Mais de souvenir de la lettre com¬
son amant n’en reçoit pas moins, le molz
puvan¬
Alberta a disparu, mais comment et ou
promettante qu'il a écrite à son frère l’ob¬
suivant, T’envol accoutumé commandé unc
dialo¬
a-t-elle disparu? Cest en vain qu'il réca¬
sede. II redemande à Otto cette lettre im¬
fois pour toutes au fieuriste. En présenee
d’une
pitule des faits: Alberta l’a quitté de son
prudente. Et quand Otto lui répond:& Ma
de ce charmant, mais luguhre envol, il
e alle¬
plem gré pour épouser um Américain
foi, je crois bien l’avoirégarée y, il recom¬
tressaille et se désole: & Hélas! gémit-il,
criti¬
qui devait l’emmener aux Etats-Unis.
mence à se méfier. II n'a jamais eu, d’ail¬
la tra-nous ne comprenons pas la mort, nous ne
Rien d’étonnant à ce qu'il ne la rencon¬
leurs, pleinement conflance dans son frère.
la comprendrons jamais. Et tout être, en
tre plus à Vienne puisqu'elle vit mariée à
arence
Surtout depuis quelques semaines. Otto
verité, n'est mort que lorsqu'ont aussi
bthéose
New-York; mais cettc explication si sim¬
devient si bizarre! Hé mais! c’est parce
disparu ceux qui le connurent. 9 Est-il
ple ne dissipe pas les angoisses nocturnes
qu’Otto devient fou. Robert est désor¬
rien de moins mystique que cette façon
de Tinfortuné Robert. Et puis, Alberta vit
mais hanté par cette idée: Ja folie de son
emble¬
toute reiative d’envisager l’innnortalité?
peut-étre à New-Vork mais sa fennnc, la
frère. Et voici une nouvelle complication:
Arthur
On m'a conté, à Vienne, au lendemain
gracieuse et dévouée Brigitte? Celle-l est
I'Américain qui devait épouser Paula ge¬
lugu¬
de da mort d’Arthur Schnitzler, qulil avait
bel et bien morte, la chose est absolument
parait à Vienne. II monte la garde devant
hiloso¬
exigé par testament qulon lui pergät le
certaine. Et sans doute est-elle morte de
la maison de Robert. Due Jui veut-il?
tdans
cceur d’une longue aiguille avantde confier
sa main, à lui, Robert. Qui, Robert doit
Robert décide d’aller se cacher à la cam¬
Krie, en
en déswuille au cercueil. Comme il cadre
T’avoir tuée. II se rappelle cette manie
pagne en attendant le départ de l’Améri¬
ecette
bien, ce soin suprème, avec tout ce que
qu'elle avait de jouer du piano bien qu'elle
cain, mais Robert voudrait décider Paula
rochai¬
nous révelent sur Schnitzler les cuvres de
manquät totalement de sens musical:
à T’accompagner. Elle refuse. II va tont
ier de¬
sa jeunesse, de son äge mür et de sa vieil¬
g J'ai da l’empoisonner, songe Robert,
seul, en plein hiver, se terrer dans une sta¬
Jui a
lesse!
pour me débanrasser de son pianotage. 2
tion d’été ou il allait souvent naguere abec
e quel¬
*2
Une terreur l’envahit. II se voit jeté en
Alberta passer les jours fériés. Et quahd
S il ap¬
prison et se défendant mal devant les
Otto vient le voir et tente de le ramener à
IIn'y a plus trace de badinage, de non¬
i sem¬
juges: & le suis peut-être un malade,
Vienne, Robert n’hésite pas à le tuer.
chalance et d’épicurisme dans l’ouvrage
t belle.
Messicurs les jurés, je ne suis pas un as¬
N’est-il pas attristant, je le demande
qui T’occupa pendant les dernières scmai¬
Eperdü¬
sassin. 9 Mais le tribunal reste insensible
encore, qu'Arthur Schnitzler, le romancier
nes de son existence et qui parut tout de
amour
à ses prières et l’auditoire ricane.
Ie plus romanesque de son époque, le pocte
suite après sa mort: Fuite dane les téne¬
pleine
Le frère de Robert (il s’appelle Otto)
du güsses Maedel et des badinages
bres. Une atmosphère qu’on scrait tenté
elim¬
pratique la médecine à Vienne. Robert le
d’amour ait pris congé de la vie en compo¬
de qualilier de grand-quignolesque regne
Je par¬
consulte. Otto, naturellement, le rassure.
sant unc si tragique histoire?
dans cette histoire, tragique d'un bout à
e pour
rie dé-l’autre. On ne peut s’empécher de plaindre Robert n’en adresse pas moins à son frère
Maunick Murer.
la pou- Arthur Schnitzler d’avoir consacré sesune lettre ou il le supplie de lui donner la