VII, Verschiedenes 11, 1913–1915, Seite 37

1. Miscellaneaus box 41/5
IX
que je
*
es1
Cognac
4 Tapprends indirectement par des amis
train
aili¬
russes qu’on a publié dans des jeurnaux de
s’écart
uiteTpetersbourg de soi-disant propos de mol
IIs der
quffzur Tolstol, Macterlinck, Anatole France et pour e
öste lShakespeare. IIs sont d’uneabsurdité si fan-jd fer
gar-Ttastique qu’aucun homme qui me connaft Alors,
res IIn'y ajouterait foi, en temps ordinaire; mais
par ur
em-Idans un monde Cgaré, comme celui d’au¬
fois u
1881,
jourd'hui, par l’excès de la haine et par la
atroce
Trénésie du mensonge, ils pourraient ne pas
role C
sembler invraisemblables mème à des gens)
flance
0111-
non dépourvus de jugemenf. De tels essaislesleer
ile
d’excitation, entrepris loin par derrière lelperpo¬
ans
front des armées qui combattent loyale¬
ces mi
ment, sous le couvert d’une presse irrespon¬
me le
hat¬
sable, par les maraudeurs du patriotisme,
imme
rir,
sont une des caractéristiqnes, et peut-étre
Das 01
eux la plus répugnante, de cette guerre. Méme
alors
ieu
le plus ridicule de ces essais pourrait, s’il
sans
réussit, rendre tres difficile à ceux qui en Beaue
blus
sont victimes de dissiper plus tard le mal¬
Hier
entendu C’est pourquoi ce serait une faute,
qui a
qui
si je négligeais ceux-ci, à cause de leur stu Inomb,
ac¬
pidité.
naien
e?
(La teneur exacte des propos qui me sonticet he¬
no¬
ittribués ne m’est pas encore connue; majs unc t##
de
core!
leur sens et leur publication ne sont pas
de
Les
douteux. Et puisque, dans les circonstances
8U-
présentes, il peut se passer beaucoup de
sont n
les se
est Itemps avant que j’entre en possession de
re-PParticle original, je dois me limiter provi d’hon¬
teg-Isoirement à cette déclaration que des pro-Itous!
augIpes du genre de ceux qui m’ont été publi-Ibaion
quement attribués n’ont jamais été pronon couch
cheIcés par moi, et n’auraient jamais pu l’étre Tsouve
#le
à aucun moment, ni en temps de paix, ni
qu'en
v6e
en temps de guerre, vu ma façon de penser.
raft 1
ans
A vrai dire, il est un peu humiliant
pour qui a sn toute sa vie éviter jalouse¬
train
des
ment le mauvais goüt de se commenter
terre
soi-méme, de devoir, pour la première fois,
Fés.
cing
donner l'assurance explicite que le beau
e
tres.
sera pour lui toujours le beau, que le grand les on
TO-
sera toujours le rand, — mème s’ils appar-#comm
tiennent à des nations (ou s’ils fleurissent Isi len
de
dans des nations), avec lesquelles sa patriel semhi#
SSe
est en guerre Mais, quand je pense aux in¬
alusInombrables gens qui doivent, en ce temps, saisit
se prézer à de pires complaisances qu’à unsces#
a-petit manque de goüt, je n’hésite pas àautre
Zur mettre ici par écrit: — que je tiens Tolstol 1mur
(un Russel) pour un des plus puissants gé-Tavech
nies poétiques que le globe ait portés; —la dit
16s
qu'Anatole France (un Français!) me pa¬
n’en
raft, après comme avant, un des plus excel¬
8
lents esprits d’aujourd'huiet un conteur dulet sig
jal-Yplus haut talent; — et que pour Maeter-Ide nat
jce.linck (un Belgel) ses poèmes de la nature, Ide c
iésaussi bien que beaucoup de ses petits dra-Tégali##
Entimes, ne pourraient perdre pour moi letraing
(del moindre de leur charme noble et mysté-Ise te#
rieux, nieme s’il avait vraiment écrit toute-IIIs tr
lté
les fantaisies sur l’Allemagne qui ont ré-doit
cemment paru sous son nom dans les jour-Tainsis
naux. — Dois-je maintenant rendre, en toutIserres
sérieux, un hommage public à Shakespearei nelles
(un Anglais l.. Mais oui, puisqu’il est né Affois 3
95
Stratford)? Ou les plus avisés commencent-Tamist
ils à entrevoir que, quand bien mème lame un
guerre durerait trente ans, Shakespeare si-Isymp
gnifiera pour moi toujours Shakespeare, —plus
I’unique, pour qui n’existe aucune expres-Ipnyé
sion d’éloge suffisante, aucun terme de com- nutt
paraison#
cilo
Restons-en lä.,. Plus tard, quand laftent,
paix sera revenue, nous nous souvien-fils?
drons deuloureusement qu'il fut un temps
on nous devions nous crier les uns auxlquan
autres, par-dessus les frontières, l’assu-Isère
rance que, tout en aimant chacun notreje mer
patrie, nous n'avions malgré cela jamais
faible

perdu le sentiment de la justice, le juge¬
ment, la reconnaissance, — ou, pour parler
affrei
Tplus simplement, que nous n’avions jamais
perdu complétement la raison.
jour.,
Arthur SCHNITZLER.
Vienne, décembre 1914.
sécht