VII, Verschiedenes 13, 1932–1933, Seite 17

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13. Miscellaneous
XX L'AMOUR AU PAYS DES SOVIETS
dat I doux : Chasseurs d'espions qui
du Sérail, a publié l'Amour en Alle souci d'ap¬
s'appe on ne sait pourquoi, dans le
Choses vues, par M. Louis-Charles magne, se devait de nous donner l'Amour décèle ; il s'est tenu, nous dit-il, à
texte à M. Berndorf, « le Capitaine La Royer. (Editions de France.)
au pays des Soviets. Avec bonne humeur
pas oublier que « la première cause de¬
C'est un étrange garçon que Louis
Doux en deux mois. De erreurs de
il nous confie un choix de ses souve¬ alheurs de cette souveraines détestée
Charles Royer, Dauphinois d'aventure. Il nis. Tour à tour sévère et bon enfant
ce genre, des information comme cel¬
provint de sa naissance française. »
que nous avons citée su
le Doc-est né par hasard à Pont-de-Beauvoisin, toujours ironique) il nous fait part de
Française, elle l'était celle qui allait
teur », jettent malheureu¬ ment sur ce mais son père est d'origine lorraine, et ses découvertes. Mais ne vous fiez pas devenir l'héroïne de la Guerre des Deux
livre un petit parfum de suspici dont sa mère, Hedwige Hryniewiecka est la trop au titre : cet ouvrage va plus loin Roses. Fille de René d'Anjou, les hon¬
Il se passerait bien. — (b).
petite fille du grand poète national possi¬
lonais Mickiewicz.
vant reportage, plus profond qu'il n'y vivant en Provence, et qui suivit la Pu¬
L'ARGENT, par Charles Pegny (Galli
Conciliez donc le goût de tout voir et paraît, plus grave aussi.
celle dans son épopée, elle fut, sinon « la
mard, édit.). — On réédite ce petit groupe le souci de voir clair, de n'être jamais
Un excellent livre de voyageur qui sa¬
d'œuvres polémiques de Charles Peguy du
cause première, au moins le prétexte in¬
contiennent quelques-unes de ses pages les dupe, l'amour des aventures et la vo¬ regarder et dire judicieusement ce qu'il dispensable des guerre d'Italie et de¬
plus allègres, les plus émouvantes auss
a vu au pays de toutes les possibilités. Renaissance française, après avoir été
(2).
L'argent, L'argent suite, L'anglais tel qu'on
malgré elle — l'instrument de notre
le parle, autant de titres éminemment su¬
unité nationale ».
gestifs pour tous les admirateurs de Péguy
LE CAVALIER DE LA MER roman
Trouvera-t-il des lecteurs nouveaux ? Il
On constate avec plaisir, après avoir
Mme Jeanne Nabert (Plon, édit.). —
devrait, car dans L'argent on découvre,
man breton, le premier que public Mme rendu hommage à la conscience histori¬
mieux qu'ailleurs, la robustesse, la clair¬
Jeanne Nabert, femme d'un universitaire, que de M. Philippe Erlanger, que celui¬
voyance, le sérieux et la jeunesse de cet
professeur de philosophie au lycée Hen¬ n'a pas hésité à recourir à des sour¬
écrivain unique et admirable,
rily, a obtenu en 1931 le prix du Premier ces que maints érudits de moindre in¬
roman, fondé par la « Revue hebdoma- telligence eussent dédaignées. Peut¬
XX LES ROMANCIERS ALLEMANDS.
daire ».
Anthologie, sous la direction de M. Fé¬
Comme beaucoup d'histoires provinces, être s'étonnera-t-on, avoue-t-il, de nous
voir à plusieurs reprises invoquer l'auto¬
lix Bertaux, préface de M. Edmond a
c'est le récit — assez long — d'un amour rité de Shakespeare. Pour tout ce qui
secret qu'une Celte passionnée et silencieu
loux (Denoël et Steele, édit.).
se, a conçu pour un ancien médecin de ma¬ touche à l'âme de ses personnages, le
Cette anthologie est publiée par l'ex¬
rine. Etude minutieuse de mœurs en même poète, par la seule vertu du génie, pos
cellente collection que dirige M. Geor¬
temps.
sède le privilège le ressusciter des v.
ges Charensol et où ont déjà de¬
rités plus probants que le fade témoi¬
volumes consacrés aux anciers amé
XX MARQUERITE D'AN JOU, REINE D'A¬
gnage de la réalité — (2).
ricains et italiens. El auteur
GLETERRE.
M. Felix Bertaux, spéciséminent, et
Etude, par M. Philippe Erlanger (Edi
se ble qu'elle fre, de la littérature
nun an,
Réunis nieder, et par M. Mar¬
tions Emile-Paul frères).
d'aujourd'hui,
« Ceci n'est pas une biographie ro que M. Marcel Beaufils a réunis dans
mlete que celles que nous don¬
mancée », écrit l'auteur en tête de son livre gardent une certaine unité de tonly
est, des littératures américaine et
rique, qui s'exprime en phrases courtes, e
ouvrage. Et pourtant, n'étaient l'auto
lienne, les deux autres anthologies.
pointues, et qui est à la fois agaçant et¬
té, l'érudition et le scrupule de M. Phi¬
Une introduction intéressante de M.
parfois — suggestif. L'image « eucanimis¬
lippe Erlanger, on serait tenté de croire les épique serait plus juste que M. Beau¬
Edmond Jaloux ouvre ce recueil, où on
le contraire. Mais l'historien prend son fils nous trace de la grande ville d'aujour¬
trouvera des pages de G. Hauptmann,
de nous prévenir, en nous rappelant que d'hui est un peu prolixe, et sans doute s'at¬
Schnitzler, Heinrich et Thomas
« le destin se plaît à conduire certaines tache-t-on davantage au romantisme plus
J. Wassermann. A. Doblin,
existences à travers des péripéties si facile de la dernière nouvelle qui met en
Verfel, Stefan Zweig, Franz Kalka, J.
scène Clara et Robert Scheimann.
prodigieusement ordonnées, que l'intru
Loth et Hermann Kesten. On ne voit
sion de la moindre fable suffirait à en
M. Louis-Charles Royer
as qu'il manque là des noms essen
XX CHITETTE ET LI.
détruire la grandeur et l'harmonie.
(L'auteur de l'Amour au pays de¬
les ; et, à côté de l'Allemagne, les co¬
Roman, par Dyvonne (Librairie Plon)
Le destin se son héroïne est de ceux-là
Soviets, vu par la photographie MM. G.
onies littéraires comme l'Autriche et
Si mouvementé, si divers qu'il défie le
Ou comment la dactylographe Joce¬
L. Manuel frères, et d'après un dessin
ja Bohème sont excellemment représen¬
de M. Bib.
vraisemblance, il a peut-être attendu lyne Moret, surnommée Chipette, et
tées. Les notices de M. Bertaux sont pré¬
jusqu'à ce jour quelque indulgence et vraie « gamine à la Poulbot », épouse le
rieuses et donnent à ce recueil une uni¬ lonté de ne pas céder aux apparences.
quelque justification. Car Marguerite neveu — pourtant assez snob — du
é profonde.
Quel autre métier pouvait-il faire, hors d'Anjou, de toutes les reines, fut sans grand banquier Edgar Wilson
Les traductions ont pour auteurs
celui de reporter ? C'est ainsi qu'il a doute celle qui suscita le plus de haine
Petit roman vit et gai, où l'on ren¬
putre M. Félix Bertaux — MM. Marc commencé et qu'il continue. Entre deux et de condamnations qu'on pouvait cro¬
contrera toutefois des mots d'esprit un
fert. Hella, Bournac, Banquis, Lepoin- voyages, il écrit. De ses ascendances sia¬ re sans appel.
peu usés. Exemple : « C'est un homme
e. Duren, Lhopiteau, Korner et Jules ves, il a hérité le magique don de conter
L'entreprise de M. Philippe Erlanger qui doit avoir beaucoup d'esprit, car
Supervelle. — (1).
Aussi l'auteur de la Maitresse noire et n'en était donc que plus ardue et plus n'en dépense guère » (3).